lundi 29 octobre 2012

-->Jean-Paul Delevoye, Président du CESE entourré d'Alain Casabona et de ses filles



28 JUIN 2012 - REMISE DE LA CROIX D'OFFICIER DE L'ORDRE DES ARTS ET LETTRES A ALAIN CASABONA, AU PALAIS D'IENA


REPONSE DU RECIPIENDAIRE A M. JEAN-PAUL DELEVOYE, PRESIDENT DU CONSEIL ECONOMIQUE, SOCIAL ET ENVIRONNEMENTAL

            

Un grand, grand merci,  Monsieur le Président, cher Jean-Paul Delevoye ,  pour cette réception, dans cette magnifique salle, que nous devons  à votre amitié bienveillante, ainsi qu'à la chaleureuse diligence de vos collaborateurs.
J'aimerais également exprimer ma reconnaissance à Monsieur le Ministre Frédéric Mitterrand, dont l'appui ne m'a jamais été compté.
Je voudrais aussi dire ma gratitude envers ceux qui n'ont pas ménagé leurs efforts pour que cette fête soit une réussite: Christophe Kaprelian, le traiteur de Madame est servie et à l'imprimerie PRN. Merci à tous pour votre générosité. 

Que soit aussi remerciée l'équipe du Haut Conseil de l'Education Artistique et Culturelle et tout particulièrement son vice-président, Didier Lockwood, Jean-Miguel Pire, rapporteur général, Vincent Figureau chargé des relations avec le Parlement, Jonathan Bayol ainsi que l'ensemble des chargés de mission qui assurent avec une constance et un dévouement remarquable le fonctionnement du Haut Conseil. Un grand merci aussi aux membres du Conseil d'administration du CNEA, à notre ambassadrice, Charlotte Rampling, au président Jean-Pierre Wallez, et à Vanessa Lamassoure, chargée de mission.  
Une amicale pensée enfin pour les membres de l'Académie Alphonse Allais, qui perpétuent un humour si essentiel à nos lettres et à nos arts.

M. le président du Conseil Economique, Social et Environnemental.
Mesdames et messieurs les ambassadeurs, excellences 
Mesdames et messieurs les ministres
Monsieur le conseiller spécial de Mme la Garde des sceaux, ministre de la Justice
Mesdames et messieurs les sénateurs
Mesdames et messieurs les députés
Mesdames et messieurs les députés européens 
Monsieur le président de l'Académie des Beaux-arts
Mesdames et messieurs les membres de l'Institut
Messieurs les présidents de régions
Mesdames et messieurs les présidents de conseils généraux
Mesdames et messieurs les maires
Monsieur le préfet
Mesdames et messieurs les recteurs
Mesdames et messieurs les inspecteurs généraux
Mesdames et messieurs les directeurs régionaux des affaires culturelles
Mesdames et messieurs les responsables de la conservation des patrimoines et des institutions culturelles et artistiques.
Monsieur le contrôleur général des finances
Monsieur le président de la Chambre nationale des Huissiers de justice
Mesdames et messieurs les présidents des fédérations de parents d'élèves, des syndicats et associations
Monsieur le président de l'enseignement catholique régional
Mesdames et messieurs, chers amis.

       Au delà des compliments dont le président Delevoye a bien voulu se montrer prodigue, sans mesure, il me parait juste de replacer cette sympathique réunion dans son double contexte:
Celui de l'amitié, avant tout, qui nous rassemble. Il ne s'agit pas là d'une clause de style, mais d'un simple constat: Je vois dans cette salle beaucoup de visages qui m'accompagnent, à un titre ou à un autre, dans bien des entreprises, des aventures, des joies, des épreuves, parfois. Le chemin parcouru, et que rappelait Jean-Paul à l'instant, n'aurait pas été possible sans vous.
"Un jour tu verras, on se rencontrera..." Comment ne pas évoquer aujourd'hui cette chanson de Mouloudji, Mouloudji qui fut la mascotte du grenier des Grands-Augustins, en 1935,du temps de Jean-Louis Barrault. Quelque part, aujourd'hui je ne peux m'empêcher de penser que j'ai eu cette chance inouïe de rencontrer chacun d'entre vous.    
L'autre raison qui nous vaut de nous retrouver ici réside, non pas tant dans mes mérites, réels ou supposés, que dans une cause qui ne m'appartient certes pas, mais qui me semble tout spécialement honorée aujourd'hui: celle de l'Education artistique.
L'Education artistique n'est pas un accessoire pédagogique de second ordre. C'est véritablement un pilier dans la construction de la personnalité de chaque jeune. Et je n'oublie pas que la première visite du Président de la République au Conseil Economique, Social et Environnemental, il y a quelques jours, a eu pour objet la condition des jeunes. Dans tous les milieux sociaux, pour toutes les ambitions ouvertes par l'école, l'Education artistique est le sésame de la sensibilité, sans laquelle les intelligences restent abstraites, et souvent fausses. Elle ouvre les esprits les plus divers à la réalité, soit qu'elle constitue un biais d'apprentissage, soit qu'elle ancre cet apprentissage dans l'enchantement de la vie. Elle donne du sens.
D'autre part l'Education artistique forme un lien social et un médiateur de paix sans égal. J'en veux pour preuve le goût unanime des jeunes pour la musique: combien ce goût spontané serait il encore plus fécond de concorde et de solidarité s'il s'appuyait sur une pratique à peu près générale !
La pratique artistique véhicule en effet des codes, des valeurs, des opportunités de rencontres qui transcendent les clivages. Elle est un défi jeté par la sensibilité vraie aux désordres posés par le raisonnement dévoyé. Imagine-t-on combien Guernica, l'œuvre de Picasso, a contribué à la paix en Europe depuis 1945 ? Elle rend tout simplement impensable, aux yeux des jeunes générations, un nouveau conflit.
Cela suffirait à la justifier.
Pourtant cette cause de l'Education artistique parait encore lointaine à trop de responsables publics, à trop de parents et même à trop de jeunes. Elle avance néanmoins, comme Jean-Paul Delevoye l'a rappelé grâce, je crois, à deux facteurs:
- A la tête de l'Etat, dans les ministères, au sein des collectivités territoriales, d'institutions internationales comme l'UNESCO ou le Conseil des Communautés Européennes, elle fait son chemin, lentement mais surement. La création, il y a quelques années, du Haut Conseil de l'Education Artistique et Culturelle, la récente annonce qu'elle constitue une priorité gouvernementale, vont dans ce sens. Et même si, naturellement, mon peu de sagesse m'incite à l'impatience, je sais que "Le temps n'épargne rien de ce qui se fait sans lui", et qu'il faut convaincre, bien au delà des élus et des responsables administratifs.
L'Education artistique suscite un immense courant de sympathie, d'appuis, de militantisme.
Au delà des personnalités qui nous honorent ce soir de leur présence, je ne saurais citer ici tous les experts auditionnés par le Haut Conseil de l'Education Artistique et Culturelle - plus de 700 depuis sa fondation en 2006 -, tous les partenaires du CNEA, depuis les milliers de parents d'élèves et d'adhérents, jusqu'aux entreprises, PME, multinationales, et au premier chef le Groupe IGS, qui accompagne depuis tant d'années nos efforts, toutes ces entreprises qui ont, sans faire de bruit, mais avec une admirable constance, soutenu les actions d'un lobbying si nécessaire.
Un mot cependant, pour distinguer, parmi tous ces soutiens, humbles ou puissants, celui de la Chambre des Huissiers de justice de Paris, propriétaires du Grenier des Grands-Augustins. La Chambre a permis à notre cause de s'enraciner dans un des lieux les plus mythiques de l'art. Sans elle, qui situerait la création de Guernica ? Sans elle, notre voix aurait-elle porté encore plus fort jusqu'au sommet de l'Etat et de l'Union Européenne ? Qu'elle soit ici, une fois encore, remerciée très sincèrement.   
Nos efforts portent déjà leurs fruits. L'inscription, à l'école et au collège d'un nouvel enseignement, celui de l'Histoire des Arts, faisant l'objet d'une épreuve avec coefficient 2 au brevet des collèges, en témoigne. Certes, les difficultés rencontrées sont importantes, étant donné la transversalité de cet enseignement, qui concerne toutes les disciplines. Et pourtant, cette nouvelle matière, qui s'ajoute, sans se substituer à eux, aux Arts visuels et à l'Education musicale, connait un succès croissant.
L'éducation artistique prend désormais toute sa place dans l'action publique. Il reste néanmoins beaucoup à faire, tout particulièrement dans les domaines de la formation des maitres et de la mise en place des partenariats. Le chantier est considérable, mais la route est tracée et il me semble qu'au delà de l'amitié de notre hôte, le président Jean-Paul Delevoye, le choix du Palais d'Iéna pour notre réunion à une valeur symbolique très forte: comme le Conseil Economique, Social et Environnemental, la cause de l'Education artistique doit et peut permettre de rassembler les principales forces vives éducatives, culturelles et artistiques, sociales et économiques, au service de l'épanouissement personnel du plus grand nombre, et de la paix. Encore merci à tous.