-->Jean-Paul Delevoye, Président du CESE entourré d'Alain Casabona et de ses filles
28 JUIN 2012 - REMISE DE LA CROIX D'OFFICIER DE L'ORDRE DES ARTS ET LETTRES A ALAIN CASABONA, AU PALAIS D'IENA
REPONSE DU RECIPIENDAIRE A M.
JEAN-PAUL DELEVOYE, PRESIDENT DU CONSEIL ECONOMIQUE, SOCIAL ET ENVIRONNEMENTAL

Un grand, grand merci, Monsieur le Président, cher Jean-Paul
Delevoye , pour cette réception, dans
cette magnifique salle, que nous devons
à votre amitié bienveillante, ainsi qu'à la chaleureuse diligence de vos
collaborateurs.
J'aimerais également exprimer ma
reconnaissance à Monsieur le Ministre Frédéric Mitterrand, dont l'appui ne m'a
jamais été compté.
Je voudrais aussi dire ma
gratitude envers ceux qui n'ont pas ménagé leurs efforts pour que cette fête
soit une réussite: Christophe Kaprelian, le traiteur de Madame est servie et à l'imprimerie PRN. Merci à tous pour votre
générosité.
Que soit aussi remerciée l'équipe du Haut Conseil de
l'Education Artistique et Culturelle et tout particulièrement son
vice-président, Didier Lockwood, Jean-Miguel Pire, rapporteur général, Vincent
Figureau chargé des relations avec le Parlement, Jonathan Bayol ainsi que
l'ensemble des chargés de mission qui assurent avec une constance et un
dévouement remarquable le fonctionnement du Haut Conseil. Un grand merci aussi
aux membres du Conseil d'administration du CNEA, à notre ambassadrice,
Charlotte Rampling, au président Jean-Pierre Wallez, et à Vanessa Lamassoure,
chargée de mission.
Une amicale pensée enfin pour les
membres de l'Académie Alphonse Allais, qui perpétuent un humour si essentiel à nos
lettres et à nos arts.
M. le président du Conseil Economique, Social et Environnemental.
Mesdames et messieurs les ambassadeurs, excellences
Mesdames et messieurs les ministres
Monsieur le conseiller spécial de Mme la Garde des
sceaux, ministre de la Justice
Mesdames et messieurs les sénateurs
Mesdames et messieurs les députés
Mesdames et messieurs les députés européens
Monsieur le président de l'Académie des Beaux-arts
Mesdames et messieurs les membres de l'Institut
Messieurs les présidents de régions
Mesdames et messieurs les présidents de conseils généraux
Mesdames et messieurs les maires
Mesdames et messieurs les recteurs
Mesdames et messieurs les inspecteurs généraux
Mesdames et messieurs les directeurs régionaux des
affaires culturelles
Mesdames et messieurs les responsables de la conservation
des patrimoines et des institutions culturelles et artistiques.
Monsieur le contrôleur général des finances
Monsieur le président de la Chambre nationale des
Huissiers de justice
Mesdames et messieurs les présidents des fédérations de
parents d'élèves, des syndicats et associations
Monsieur le président de l'enseignement catholique régional
Mesdames et messieurs, chers amis.
Au delà des
compliments dont le président Delevoye a bien voulu se montrer prodigue, sans
mesure, il me parait juste de replacer cette sympathique réunion dans son
double contexte:
Celui de l'amitié, avant tout, qui nous rassemble. Il ne
s'agit pas là d'une clause de style, mais d'un simple constat: Je vois dans
cette salle beaucoup de visages qui m'accompagnent, à un titre ou à un autre,
dans bien des entreprises, des aventures, des joies, des épreuves, parfois. Le
chemin parcouru, et que rappelait Jean-Paul à l'instant, n'aurait pas été
possible sans vous.
"Un jour tu
verras, on se rencontrera..." Comment ne pas évoquer aujourd'hui cette chanson de
Mouloudji, Mouloudji qui fut la mascotte du grenier des Grands-Augustins, en
1935,du temps de Jean-Louis Barrault. Quelque part, aujourd'hui je ne peux m'empêcher
de penser que j'ai eu cette chance inouïe de rencontrer chacun d'entre
vous.
L'autre raison qui nous vaut de nous retrouver ici
réside, non pas tant dans mes mérites, réels ou supposés, que dans une cause
qui ne m'appartient certes pas, mais qui me semble tout spécialement honorée
aujourd'hui: celle de l'Education artistique.
L'Education artistique n'est pas un accessoire
pédagogique de second ordre. C'est véritablement un pilier dans la construction
de la personnalité de chaque jeune. Et je n'oublie pas que la première visite
du Président de la République au Conseil Economique, Social et Environnemental,
il y a quelques jours, a eu pour objet la condition des jeunes. Dans tous les
milieux sociaux, pour toutes les ambitions ouvertes par l'école, l'Education
artistique est le sésame de la sensibilité, sans laquelle les intelligences
restent abstraites, et souvent fausses. Elle ouvre les esprits les plus divers
à la réalité, soit qu'elle constitue un biais d'apprentissage, soit qu'elle
ancre cet apprentissage dans l'enchantement de la vie. Elle donne du sens.
D'autre part l'Education artistique forme un lien social
et un médiateur de paix sans égal. J'en veux pour preuve le goût unanime des
jeunes pour la musique: combien ce goût spontané serait il encore plus fécond
de concorde et de solidarité s'il s'appuyait sur une pratique à peu près
générale !
La pratique artistique véhicule en effet des codes, des
valeurs, des opportunités de rencontres qui transcendent les clivages. Elle est
un défi jeté par la sensibilité vraie aux désordres posés par le raisonnement
dévoyé. Imagine-t-on combien Guernica, l'œuvre de Picasso, a contribué à la
paix en Europe depuis 1945 ? Elle rend tout simplement impensable, aux yeux des
jeunes générations, un nouveau conflit.
Cela suffirait à la justifier.
Pourtant cette cause de l'Education artistique parait
encore lointaine à trop de responsables publics, à trop de parents et même à
trop de jeunes. Elle avance néanmoins, comme Jean-Paul Delevoye l'a rappelé
grâce, je crois, à deux facteurs:
- A la tête de l'Etat, dans les ministères, au sein des
collectivités territoriales, d'institutions internationales comme l'UNESCO ou
le Conseil des Communautés Européennes, elle fait son chemin, lentement mais
surement. La création, il y a quelques années, du Haut Conseil de l'Education
Artistique et Culturelle, la récente annonce qu'elle constitue une priorité
gouvernementale, vont dans ce sens. Et même si, naturellement, mon peu de
sagesse m'incite à l'impatience, je sais que "Le temps n'épargne rien de ce qui se fait sans lui", et qu'il
faut convaincre, bien au delà des élus et des responsables administratifs.
L'Education artistique suscite un immense courant de
sympathie, d'appuis, de militantisme.
Au delà des personnalités qui nous honorent ce soir de
leur présence, je ne saurais citer ici tous les experts auditionnés par le Haut
Conseil de l'Education Artistique et Culturelle - plus de 700 depuis sa
fondation en 2006 -, tous les partenaires du CNEA, depuis les milliers de parents
d'élèves et d'adhérents, jusqu'aux entreprises, PME, multinationales, et au
premier chef le Groupe IGS, qui accompagne depuis tant d'années nos efforts,
toutes ces entreprises qui ont, sans faire de bruit, mais avec une admirable
constance, soutenu les actions d'un lobbying si nécessaire.
Un mot cependant, pour distinguer, parmi tous ces
soutiens, humbles ou puissants, celui de la Chambre des Huissiers de justice de
Paris, propriétaires du Grenier des Grands-Augustins. La Chambre a permis à
notre cause de s'enraciner dans un des lieux les plus mythiques de l'art. Sans
elle, qui situerait la création de Guernica ? Sans elle, notre voix aurait-elle
porté encore plus fort jusqu'au sommet de l'Etat et de l'Union Européenne ?
Qu'elle soit ici, une fois encore, remerciée très sincèrement.
Nos efforts portent déjà leurs fruits. L'inscription, à
l'école et au collège d'un nouvel enseignement, celui de l'Histoire des Arts,
faisant l'objet d'une épreuve avec coefficient 2 au brevet des collèges, en
témoigne. Certes, les difficultés rencontrées sont importantes, étant donné la
transversalité de cet enseignement, qui concerne toutes les disciplines. Et
pourtant, cette nouvelle matière, qui s'ajoute, sans se substituer à eux, aux
Arts visuels et à l'Education musicale, connait un succès croissant.
L'éducation
artistique prend désormais toute sa place dans l'action publique. Il reste
néanmoins beaucoup à faire, tout particulièrement dans les domaines de la
formation des maitres et de la mise en place des partenariats. Le chantier est
considérable, mais la route est tracée et il me semble qu'au delà de l'amitié
de notre hôte, le président Jean-Paul Delevoye, le choix du Palais d'Iéna pour
notre réunion à une valeur symbolique très forte: comme le Conseil Economique,
Social et Environnemental, la cause de l'Education artistique doit et peut
permettre de rassembler les principales forces vives éducatives, culturelles et
artistiques, sociales et économiques, au service de l'épanouissement personnel
du plus grand nombre, et de la paix. Encore
merci à tous.
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